Dans Le Nouveau Cours des Glénans (éd.1979) il vit un joli bateau appelé « Maraudeur » n°603.

On y écrivait « Le Maraudeur est un dériveur lesté, à coque en forme, en matière plastique, gréé en sloop. Il est ponté sur les 3/5^e de sa longueur et possède un rouf abritant deux couchettes... C'est un bateau rapide, remontant ben au vent, insubmersible, son cockpit est auto videur... Un équipage sportif et ne craignant pas la vie rustique peut l'emmener n'importe où et se livrer grâce à lui, sur des plans d'eau intérieurs ou sur les mers, à un vagabondage formidable. »

Son nom lui plut, ainsi que son aspect très caractéristique et moderne avec son rouf en forme de bulle. Il en rêva. Un rêve devenu réalité le jour où il mit la main sur un bateau d'occasion en très bon état.

Il apprit par le vendeur qu'il avait été construit par les Chantiers Nautiques de la Loire. Son rouf paraissait un peu différent de celui qu'il avait vu dans son manuel, mais si peu...

Il commença à naviguer et fut flatté de voir fréquemment des « skippers » sur de bien plus gros voiliers que lui , le héler et le saluer en criant :l

« Un Maraudeur ! Bravo ! Super ! »

Et au port, d'autres marins venir le voir :« Tiens, un Maraudeur ! Ça existe encore ? Formidable ce bateau, j'en ai eu un il y a x années. Qu'est-ce que c'était bien ! Sympa d'en retrouver un ! ».

Il découvrit alors l'AS Maraudeur et s'y affilia.

Ci dessus : Le 603 du Manuel 1979 toujours fringuant en 2005

Des noms étranges circulaient dans ses publications « Spairs, Navikings, Gallois ». Les bateaux qui portaient ce nom ne ressemblaient plus au Maraudeur signé J.J. Herbulot dont il avait rêvé. Ni au sien. Ils étaient assez semblables, en modèle plus ou moins réduit, à tous ces « croiseurs » qui encombrent nos ports. Comme nos automobiles modernes sorties des ordinateurs et ayant de ce fait un air de famille prononcé dans leurs différentes catégories.

Par la suite, il comprit. On avait sacrifié à la mode... C'est le Président d'Honneur de l'AS qui explique : « Quand nous (Jacques, moi et quelques autres) nous avons décidé de modifier le plan du pont, c'était pour se mettre au goût du jour, d'où le pont en sifflet. La cabine était plus spacieuse, mais la marche du bateau s'en trouvait-elle améliorée ? Pas si sûr ! Quant à la stabilité du bateau par fort vent, il s'est avéré que le mât haut placé, ce n'était pas du tout un avantage. » Et il ajoute « Esthétique ? Pour avoir possédé 4 types de Maraudeur (Bois, videur, Spair, Gallois) je préfère à 100% le roof du Bois » c'est-à-dire, celui dessiné par Mr. J.J Herbulot.

Renaîtra-t-il alors le « Vrai Maraudeur » ?

Avec toutes les améliorations et progrès techniques qu'on peut et qu'on doit, sans le défigurer lui apporter ...

Je fais un rêve pour 2008.

Cette année là, le Maraudeur fêtera son 50^ème anniversaire...

Publié le jeudi 14 février 2008
par François Burolla