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Catégorie : Récits de Maraudeur
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spair 1973 franois moineau 3En 2005, un sympathique adhérent eut une idée originale pour  se présenter auprès de ses futurs  camarades de l'Association.
Il rédigea un article et nous le soimis  pour être mis en ligne sur notre site.
Le voici donc
  
 

Bonjour, eh bien voilà une excellente occasion de me présenter !

François Moineau, 46 ans, demeure et exerce à Chartres, ai remis à flot cet été sur le lac de Serre Ponçon un Spair de 1973 qui appartenait à mon père et sur lequel j'avais navigué il y a plus de 25 ans, qui se couvrait de mousses et d'aiguilles de pin dans un jardin du Var. L'accastillage est d'origine, les voiles également. Nous possédions auparavant un "bois" dont nous n'avions gardé que les voiles, détail important dans la suite du récit.

spair 1973 franois moineau 2

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Passé au Kärcher au printemps, remorque révisée, inventaire réalisé, moteur remis en marche (British Seagull)le bateau est remis à l'eau début août sans autre forme de préparation avec l'objectif de participer à la grande régate du 15 août et pourquoi pas (en rêves) de la gagner ?

Deux petites semaines pour former mon épouse et mon jeune fils de 12 ans aux manoeuvres, par chance, la saison fut venteuse. Les allures, virements de bords, empannages, et même un lancement de spi ! cours accélérés de voile sur un matériel hors d'âge, but so "vintage" !
La dérive est et sera définitivement bloquée en position basse tout le séjour, pas le temps de bricoler, la préparation humaine prime et le temps nous est compté.

Curieuse aérologie que ces lacs de montagne, je n'étais pas habitué à ces conditions de vents tournants, ayant surtout navigué en Méditerranée dans le Var et en Corse il y a de -trop- nombreuses années.
Bref, tout mon petit monde mord bien aux plaisirs de la voile, et un équipage motivé, c'est une manche de gagnée (proverbe breton, chinois ? sais plus...)

Le grand jour arrive. Trois catégories : les habitables, les dériveurs et les catamarans.

Les départs se font dans cet ordre, avec 5 mn entre chaque catégorie, deux tours de circuit entre une bouée sous le vent et une autre au vent, départ au coup de corne et passage de la bouée de dégagement. Le vent est d'environ force 3-4, ça dépend des coins et nous voilà tous en train de tourner, nous croiser, nous frôler, attentifs au signal qui tarde à venir et aux abordages éventuels, père, gardez vous à bâbord, père, gardez vous à tribord et l'inexpérience ou la précipitation font qu'à un moment, une hésitation sur une priorité et la bôme d'une goélette vient sauvagement lacérer notre grand voile qui bat maintenant au vent comme une vulgaire caleçon sur son fil à linge. Fulminations intérieures (extérieures aussi, avouons le) et image du désastre et du déshonneur de l'abandon, et la peine d'assister au départ des habitables (nos ex-concurrents), puis des dériveurs pendant qu'on remonte péniblement le vent vers le ponton, et la voix de mon gamin, plein de ressources, émergeant du désespoir, qui propose : "et si on montait l'autre voile ?"

Je l'avais oubliée, celle là, faut dire qu'elle date de Surcouf et que je sais même plus si elle est dans le bateau ou la voiture et si elle ne ressemble pas plus à un sac poubelle qu'à un gréement. Plongée dans la cabine et remontée victorieuse avec le sac à voile et la précieuse dedans !

Arrimés à une bouée d'amarrage, nous changeons illico presto la voile, l'espoir renaît doucement, tout en observant du coin de l'oeil le départ des multicoques (10mn après les "nôtres", en fait) et on largue tout, en route, on file le train à l'escouade.

Changement d'objectif, on court maintenant pour la gloire, pas pour la gagne !

Bon vent travers arrière, il va bien, la voile, rouge, n'est pas si mal que ça en fait, plutôt mieux que l'autre, même. Plus plate, guindant un peu plus court et angle de point d'amure plus fermé, ce qui maintient la bôme plus haut, mieux et plus confort pour les manoeuvres. On va bien, donc, libérés de la tension de la compèt' on profite en toute quiétude, et puis, et puis,......on remonte, mine de rien...on se bagarre un moment avec un 470, et puis un Pen Duick 600 que nous passons sur le deuxième bord de vent arrière, on se repique au jeu petit à petit et l'espoir de finir dans la fourchette de temps imparti renaît...

Dernier bord de remontée au vent, le Pen Duick est loin derrière, le vent baisse et on passe la bouée d'arrivée, péniblement mais dans les temps ! Ouf !

Soirée soleil couchant sur le mont Morgon et repas en terrasse au club avec des régatiers où nous discutons...de voile ! Et remise des prix en soirée :

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Eh bien nous ne sommes pas derniers ! Même 12èmes, sur 17 inscrits en temps compensés ! Le roi n'est pas notre cousin, on exulte en toute discrétion et humilité.

Bon ! Alors, les résolutions de la rentrée : On attaque la remise en forme du bateau, on change les voiles, on remplace l'accastillage défaillant, on s'inscrit sur un forum où c'est sûr, les maraudophiles vont nous aider et nous refiler des tas de tuyaux pour que l'an prochain, foi de baleine, on la refasse, cette régate, et ils vont voir de quel polyester je me chauffe !

Une photo pendant cette régate ? La voilà. Et vous remarquerez que les couleurs de l'ensemble m'exemptent de hisser le dimanche le fanion national !!!

Cordialement
François Moineau

si vous êtes intéressés par la base de Chorges, dans la baie St Michel :
http://www.bnpa.com.fr/
mais il y en a d'autres, à Chanteloube, à côté, à Savines, en direction d'Embrun, et dans la vallée de l'Ubaye également.


Publié le samedi 3 septembre 2005
par François Moineau